« ORGANICUS »
La découverte du chorégraphe de Merlin Nyakam
Abok I Ngoma est un festival de
danses et percussions. Il se déroule tous les deux ans depuis 2002 et est aujourd'hui
un rendez-vous reconnu à l’échelle international qui réunit plusieurs danseurs,
chorégraphes, concepteurs, percussionnistes venant de divers horizons. Cette année,
pour une septième édition, il s'est placé sous le thème «On est ou la !». Plusieurs
espaces culturels ont été ciblés pour la circonstance pour les répétions et les
spectacles: L'Institut Français, Institut Goethe, le Laboratoire Othni et bien
d'autres.
C’était la première fois pour moi d'assister à ce festival
et ça été une belle découverte. J’y ai fait un tour le 28 novembre à l'Institut
Français de Yaoundé. Trois présentations, donc deux de deux danseurs venant de
Tunisie et une autre du chorégraphe et concepteur franco-camerounais Merlin Nyakam.
La dernière était d’ailleurs la présentation principale de la soirée.
La première présentation, celle de Myriam Boujaha avait pour
titre «vertige». Le vertige on l'a ressenti dans la force, l'expressivité des
gestes et mouvements de la danseuse vêtue d'un tutu de couleur blanche, dans un
décor constitue pour la circonstance. Très profond en même temps méditatif et
suscitant questionnements.
Image 1 : Myriam Boujaha
dans « vertige », cliché Mgba Aude C.
Pour en venir directement à «Organicus»,
titre du spectacle, faisant référence à l'attitude des danseurs, un appel à la sincérité.
De mon analyse domine par le champ des arts visuels, je dirai que j'ai été
satisfaite par la parfaite symbiose visible entre les arts tactilos musculaires
et audiovisuels. D’une durée d'une heure et quelques minutes, six danseurs ont
su nous plonger dans leur univers sachant tenir le public en alaine durant tout
le spectacle. Une révision contemporaine des danses locales: Ekan, Assiko, Ambassibe.
Sous une musique riche composée par l'artiste musicien et percussionniste
Emmanuel Wandji, les danseurs très synchrones exécutaient les mouvements
d’ensemble dans une légèreté saisissante et virant parfois à de l’humour. On arrivait
à lire à travers ce qu’ils racontaient : l’histoire de la danse des
instruments de la musique, des rythmes. Je
me suis retrouvée dans les paroles, les couleurs mises ensembles à travers
costumes et éclairages, dans des contrastes de complémentarité. Rien n’était
présent par hasard. Ça s’est senti et vu. Et dire que la préparation de son
décor quelques minutes avant e spectacle et e devant les spectateurs a un peu
suscité des discussions créant un désintérêt ; et voilà qu’il se termine par
une longue ovation du public très impressionné par le professionnalisme des
danseurs et de l'auteur de celui-ci. On a envie de dire encore et encore « Organicus » on ne se lasserait.
Image 2 :" Organicus" exécutés par les danseurs , cliché Mgba Aude C.